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Champion de boxe de France et d'Europe, double champion du monde, titré dans 9 disciplines, Ibrahim Konaté est ambassadeur de la Fédération internationale de Savate Boxe française. Le sportif, parrain de la section boxe du barreau de Paris, porte le projet « Boxe avec les Maux », mêlant boxe et éloquence.
L es mots pour débattre, plutôt que pour se battre. « La violence physique intervient au moment où on ne trouve plus les mots », soutient Ibrahim Konaté. Le sportif multititré en a tiré un concept : le premier tournoi de « Savate éloquence » s'est déroulé le 9 juin dernier à Sarcelles. Ou « Quand la force physique rencontre la force des mots ».
« J'aic ompris très tôt que l'expression orale était un sésame d'entrée dans une société où on est vite stigmatisé. Dans mon club de boxe à Sarcelles (K Team), j'essaie de transmettre mon expérience sur l'expression orale, la manière de se tenir ».
L’éloquence comme remède à la violence. « Boxe avec les Maux » en est une traduction originale et qui fonctionne auprès de tous publics. Outre l'aspect ludique, l’idée
est de contribuer à l'insertion des jeunes et de « lutter contre les phénomènes qui détruisent notre société tels que le terrorisme, la violence, la délinquance », ajoute
son concepteur. Le parrain de l'opération, l'avocat Bertrand Périer, met lui aussi un point d'honneur « à transmettre l'art de bien parler aux jeunes pour qu’ils se libèrent
des déterminismes sociaux. La parole, si elle est utilisée à bon escient, est une arme exceptionnelle, une force redoutable qu'il ne faut jamais sous-estimer ».
L'engagement physique conjugué à l'engagement verbal a ainsi des vertus éducatives. Au tournoi de Sarcelles, quatre équipes féminines toutes novices dans la pratique des joutes oratoires, ont alterné des rounds de boxe et d'éloquence. Pour l'un des coachs, Eymen Kefi, élève-avocat à l’'EFB arrivé deuxième au concours de la petite Conférence, l’éloquence est avant tout « l'art d’être compris par tous ». Maîtriser cet outil qu'est la parole « confère un pouvoir extraordinaire ! ».
Le 24 avril dernier, c'est la cour d'appel de Paris qui organisait les « Olympiades de l'éloquence: quand la plaidoirie rencontre le sport! », sous le regard bienveillant d'Ibrahim Konaté. Aux participants avocats et élèves-avocats, le champion du monde a délivré une formation accélérée de boxe. Trois sportives coachées par des avocats ont également discouru tout en boxant sur la question :« Le sport de combat est-il la meilleure des paroles ? ». Au programme l'évolution de la place des femmes dans le sport, instrument d’émancipation et de résistance. Dans un second temps, alliant la parole au geste, l'épreuve des élèves-avocats a vu s'affronter, en gants et peignoirs de boxeurs, Eymen Kefñ et Julien Carrance, sur le thème : « La parole est-elle un sport de combat ? ». Un sujet dont Bertrand Périer, président du jury, a fait un livre (JC Lattès,2017), « Il y a entre ces deux disciplines, boxe et éloquence, des résonnances très intéressantes et très éducatives, puisque la savate obéit à des règles, tout comme la parole, c'est un affrontement mais régulé, respectueux ».
Le parallèle entre le ring et le prétoire prend ici tout son sens. « Énormément d'avocats pratiquent la boxe », souligne Ibrahim Konaté. Une discipline qui aide à « mieux
canaliser ses émotions, à gérer son stress et à avoir confiance en soi. La force du mental permet de se contenir ». Le sport est en cela un exutoire. « Tout le monde fait de la rétention, mais à un moment on a besoin de lâcher, pour être à nouveau apte à faire face aux confrontations ».
Boxeurs et avocats partagent des valeurs communes : la détermination, la concentration, l'endurance dans l'effort, le respect de la règle qui surplombe le débat, la recherche de la victoire, l'humilité à apprendre dans l'échec. Entré dans une salle de boxe par hasard, Ibrahim Konaté n’en est jamais ressorti. En France et à l'international où il fait la promotion de la savate boxe française, il transmet sa passion avec un enthousiasme communicatif. Son nouveau projet : reconduire des sessions « Boxe avec les Maux » spéciales avocats. Avis aux amateurs et amatrices !
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